Naviguer aux San Blas

Achutupu

Avertissement

Les informations rassemblées dans cette page ne présentent aucune garantie d'exactitude ni de généralité, dans l'espace comme dans le temps : aux San Blas comme ailleurs, les choses peuvent évoluer très vite ! Afin d'éviter des surprises désagréables, il est donc recommandé de se renseigner auprès des plaisanciers déjà sur place !

Ceux qui lisent l'espagnol peuvent consulter avec profit la page d'information mensuelle Kuna Yala por dentro qui fait le point sur la situation dans le territoire, les changements récents de réglementation etc.

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Typographie : les mots kuna sont en italique, sans marque de pluriel ; les mots espagnols sont entre parenthèses ou guillemets.

Sommaire

[Page d'introduction] [Chapitre "Vie au Kuna Yala"] [Chapitre "Nos escales"]

Informations générales

Climat

De mi-janvier à mi-avril 2004, il n'a plu que quelques minutes au total. Température de l'air entre 28 et 31°C, eau entre 28 et 29°C. Le ciel est toujours plus dégagé sur les îles que sur le continent. Des semaines de vents parfois assez forts (15 à 30 nd, surtout dans la partie W de l'archipel) accompagnés d'une forte houle, alternent avec quelques jours voire semaines de calme.21K

A partir de la mi-avril, on voit plus de nuages que de soleil, et le vent faiblit. Les orages deviennent fréquents, surtout la nuit – gare à la foudre ! Cela se prolonge, avec des hauts et des bas, jusqu'à décembre. Surveillez la charge de vos batteries !

Prévisions météo

Nota : on peut aussi s'abonner, via Saildocs.com, aux fichiers de champs de vent "grib" ; bien lire la mise en garde qui figure dans chaque message d'accompagnement !

Communications radio

Heure locale = TU–5 (1 h de retard sur les Antilles).

Fréquences "pirates" de trafic en BLU généralement utilisées :
– A courte distance, entre 6905 et 6985 kHz.
– A plus grande distance (îles ABC, Cuba, Belize, Galápagos), autour de 10160 kHz ou de 13970 kHz (entre 13:30 et 15:00 TU)

Eviter d'utiliser la messagerie Internet (Saimail ou autre) aux "heures de grande écoute" (de 12:00 à 15:00 TU et 22:00 à 01:00 TU) pour ne pas parasiter la réception des météofax et le trafic des réseaux de plaisanciers.

Cartes

La zone est couverte par 3 cartes "papier" de la DMA (Defense Mapping Agency, USA), que l'on retrouve en diverses versions informatiques "raster" (e.g. format Maptech), et "vectorielle" (e.g. format CMAP) :

Toutes ces cartes ont 2 graves défauts :
– elles sont insuffisamment détaillées pour une navigation près des îles ;
– la plupart de celles-ci n'y sont pas nommées, et les rares noms qui y figurent sont en espagnol, inconnus de beaucoup de Kuna !

Nota : si nécessaire, nous "re-géoréférençons" nos cartes informatiques "raster" grâce à ScanNav, excellent logiciel de navigation français, bon marché qui plus est. Si l'on dispose d'un scanner, ScanNav permet aussi de fabriquer ses propres cartes informatiques à partir de cartes "papier" ou des plans de détail des guides (cf. image ci-dessous).

Guides

71K Un seul, indispensable, The Panama Guide de Nancy et Tom Zydler (en Anglais). Il consacre 140 pages et 50 cartes aux îles San Blas. Les contours de côte de ces cartes ont été décalqués sur les cartes officielles mentionnées ci-dessus, sauf dans les zones non cartographiées où les auteurs se sont servis de cartes terrestres. Ces contours sont donc justes, pour la plupart, malheureusement les échelles de coordonnées ne sont pas fiables du tout ! De plus, les points de mouillage portés sur les cartes ne correspondent pas toujours aux coordonnées GPS qui figurent dans le texte, elles-mêmes rarement justes (à la décharge des auteurs, rappelons que ces points ont été relevés avant que les USA n'abandonnent le "bruitage" volontaire des signaux GPS, qui entachaient les positions d'erreurs pouvant dépasser 150 m). Il n'est donc pas possible de suivre au GPS les routes qui y sont tracées sous forme de séries de sondes. Dommage, car après re-géoréférencement (en utilisant nos traces GPS et le logiciel ScanNav) ces routes se sont révélées fiables (voir l'extrait ci-contre).

Nota : ne nous demandez pas de vous fournir les cartes ainsi corrigées, elles ne sont lisibles qu'avec ScanNav !

ATTENTION : même après re-géoréférencement des cartes, la navigation à vue dans les zones encombrées reste indispensable, car certaines cayes ne sont pas représentées, tandis que d'autres n'apparaissent pas à leur place réelle, même dans le guide Zydler !

Feux

Néant. Eviter les entrées de nuit !

Atterrissage et navigation

97KL 'absence de cartes précises associée à l'abondance des récifs et coraux immergés constitue la principale difficulté de la navigation dans l'archipel de San Blas. Le skipper du voilier échoué sur le récif à l'E de Tiadup, aux Cayos Holandés, a voulu rentrer de nuit par le canal Caobos, très large au demeurant : confiant dans son GPS, mais mal calé par rapport à la carte... Le guide Zydler conseille, à juste titre, de se cantonner aux canaux d'entrée classiques (San Blas, Holandés, Caobos, Pinos et Escosés). Par mer favorable et bonne visibilité, il est évidemment possible d'entrer ou sortir en bien d'autres endroits dépourvus de brisants, mais avec le risque que la quille y caresse une tête de corail, isolée dans des fonds de 30 m !

Cela dit, la navigation aux San Blas est plus facile que dans bien d'autres régions qui bordent la mer des Caraïbes : aucune de nos traces GPS ne révèle de profondeur (enregistrée par le sondeur) inférieure à 6 m, sauf bien sûr au voisinage immédiat de certains mouillages. Dans les canaux intérieurs, la profondeur reste le plus souvent comprise entre 9 m et 30 m. Les remontées à l'abord des cayes sont en général très franches, si bien que les bateaux à fort tirant d'eau ne sont guère plus pénalisés que les autres. Avec le soleil près du zénith, la navigation à vue est très facile. Mais lorsque la visibilité est mauvaise (eau trouble, temps couvert ou soleil à contre-jour) il est prudent de s'abstenir – à moins de posséder un sonar à balayage vers l'avant (Forward Scanning Sonar) qui permet de détecter les brusques remontées du fond, à une cinquantaine de mètres en avant du transducteur.

Marées

Le marnage est faible, mais pas toujours négligeable (20 à 60 cm). Les logiciels de prédiction de marée tels que WXTide32 comportent les données pour Cristóbal (entrée du canal de Panamá) et pour Caledonia (au SE des San Blas).

Courants

Dans les canaux, les courants, modérés (< 1 nd) portent en général vers l'W.

Mouillages

170KLes points de mouillage conseillés par les Zydler présentent très souvent des profondeurs importantes, entre 8 et 15 m (leur bateau n'avait pas de moteur, ne l'oublions pas !). Mais en cherchant bien, plus près du rivage, on peut toujours trouver un bon spot à moins de 12 m. Dans tous les cas, il faut dimensionner la ligne de mouillage en conséquence (voir notre Sailing Page, rubrique "Tuning an Anchor Rode"). La tenue du fond est généralement bonne (vase, sable) mais, comme partout en zones coralliennes, il convient de veiller
– aux dalles dures recouvertes d'une mince couche de sable ;
– aux "patates" de corail.

En saison sèche (janvier à avril), les renverses de vent sont inexistantes, et la brise de terre nocturne n'est perceptible qu'en cas de très faible vent synoptique. Dans ces conditions, on peut mouiller sans crainte très près des rivages S des îles.

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Formalités

Entrée/Sortie    !!! Périmé !!!

La "Comarca de San Blas" est une région autonome de la République du Panamá. Les Kuna préfèrent l'appellation Kuna Yala (Nation Kuna). On n'y voit jamais de représentants des autorités panaméennes (sauf parfois un bateau garde-côte en quête de trafiquants...). Il est actuellement possible, néanmoins, d'accomplir à Porvenir toutes les formalités d'entrée ou de sortie (douane, immigration, permis de croisière). Comme ce bureau se trouve à l'W de la région, les plaisanciers qui atterrissent à l'E des San Blas (à Piños en général) ne peuvent faire leur entrée officielle au Panamá qu'au moment de quitter les San Blas ! Auparavant, beaucoup de plaisanciers attendaient même d'être à Colón pour faire acte de présence, plusieurs semaines, voire plusieurs mois après leur arrivée dans les eaux panaméennes... Inutile donc de s'affoler, mais puisque les formalités y sont plus simples et plus rapides qu'à Colón, autant se mettre en règle à Porvenir ! Tous les personnels administratifs parlent l'espagnol, parfois l'anglais.

Au 1er semestre 2004, le coût des formalités se décomposait comme suit :

Monnaie

Le Balboa (Ba.), complètement interchangeable avec le US Dollar (mêmes billets, même format de pièces). Impossible de retirer ou changer de l'argent : il faut arriver avec suffisamment de dollars pour subsister durant tout le séjour au Kuna Yala ! Il faut beaucoup, beaucoup de billets de 1 $ – heureusement, dans la plupart des villages, on peut changer les billets de 5, 10 et 20 $.

Taxes de mouillage

Où que vous mouilliez, un représentant de la communauté locale (village ou groupe d'îles dépendant de plusieurs villages) viendra probablement vous accoster pour percevoir, contre reçu, une taxe valable pour un mois de séjour (en général 5 ou 6 $).

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Environnement

Baignade et snorkeling

Si vous aimez les eaux transparentes et les fonds spectaculaires à portée de palmes, restez plutôt dans les îles du large de la zone dite "touristique", à l'W de Tigre (78°32'W). A l'E, en effet, les mouillages sont proches du continent ("el monte"), où les eaux sont troublées par les effluents des fleuves côtiers (ríos) – la visibilité n'excède pas quelques mètres. Amateurs de bain de minuit s'abstenir (cf. ci-dessous "bestioles").

Pêche, chasse sous-marine

Les difficultés de navigation entre les cayes autorisent rarement une vitesse de traîne suffisante. En revanche, la chasse sur les récifs peut être excellente, mais les forts courants sont fréquents. Attention aussi aux requins : Philippe (les Biquets) s'est ainsi vu "confisquer" toutes ses prises, accrochées à un flotteur qu'il remorquait par un bout d'une douzaine de mètres. On ne signale pas de ciguatera, mais cela ne garantit rien !

Bestioles

Insectes : En saison sèche, peu de moustiques et de "chitras" (gwi, minuscules mais féroces moucherons hématophages, comme les "no-see-ums" ou "yen-yen" des Antilles, les "puri-puri" du Venezuela, les "nono" de Polynésie ou les "arabi" de Camargue...). Ils sévissent près des plages ou mangroves, au lever et à la tombée du jour, surtout en saison humide.
Chauves-souris : un cas de morsure d'un plaisancier par un vampire pendant notre séjour ! Ne mouillez pas trop près du continent ou des mangroves, ou alors conservez les moustiquaires toute la nuit !
Serpents : un peu partout dans les sous-bois et les arbres : pour crapahuter, mettez des bottes et un chapeau !
Crocodiles : sur le continent, notamment à l'embouchure des ríos, dans les eaux dormantes, près des mangroves, et très rarement sur les îles proches : la nuit, évitez d'aller faire pipi sur la plage, "on" pourrait vous prendre pour un pélican !
Méduses : très rares, mais, comme ailleurs dans les mers tropicales, on rencontre parfois de dangereuses physalies (galères portugaises, "man-o'war").
Requins : non agressifs, mais voir ci-dessus.

Maladies

Paludisme (malaria) : près de 700 cas ont été recensés sur les 9 premiers mois de 2003 dans l'ensemble de la Comarca, mais ils affectent essentiellement la zone continentale (cf. Kuna Yala por dentro n° 15). Sachant que 80 % de ces cas étaient dus au Plasmodium falciparum, qui résiste à tous les traitements préventifs actuels, la seule mesure efficace consiste à se protéger contre les piqûres du moustique Anophèle.
Fièvre jaune : vaccin recommandé.
Hépatites, typhoïde, poliomyélite : pour mémoire.
Dengue : endémique, comme partout en Caraïbe. Elle est transmise par le moustique Aedes, qui, lui, pique toute la journée !
Rage : transmise par morsure (chien, singe, chauve-souris vampire).
Filarioses : peuvent être transmises par tous les insectes cités plus haut.
Ciguatera :aucun cas signalé.

Sécurité

Il est déconseillé de naviguer près de la frontière colombienne, où guerrilleros, pirates et narco-trafiquants sont très actifs. Il vaut donc mieux ne pas entrer aux San Blas par Puerto Obaldía, bien que ce soit un des ports d'entrée officiels au Panamá.

Partout ailleurs, l'impression de sécurité est totale. Les Kuna verrouillent rarement leurs propres locaux – quand bien même le feraient-ils, avec des murs en bambous... Et puis, un voleur peut difficilement passer inaperçu : les villages sont petits, la promiscuité est grande, tout se sait et se discute publiquement à l'assemblée plénière périodique du village (le "Congreso").

Néanmoins, on déplore parfois quelques vols d'annexes et de moteurs HB à Narganá et aux environs de Porvenir, zones de passage d'embarcations rapides de toutes provenances. L'occasion faisant le larron, il vaut mieux conserver les habitudes sécuritaires acquises aux Antilles ou au Venezuela !

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Avitaillement

Par rapport aux autres régions des Caraïbes, les possibilités d'approvisionnement sont très limitées. Il est cependant possible de se procurer les denrées alimentaires de base, ainsi que des produits frais (sauf la viande), dans la plupart des villages – à condition parfois d'attendre le bon arrivage ! Produits locaux mis à part, les prix, très variables, sont beaucoup plus élevés qu'au Venezuela ou en Colombie, surtout dans la zone touristique de l'W des San Blas. Pour les étrangers, les prix sont majorés d'au moins 30%, parfois même doublés: si on vous propose un pack de bière à $1 la boîte, faites-le plutôt acheter par un ami kuna !

Eau douce
Presque tous les villages importants ont un château d'eau, alimenté à partir du continent. Il est alors possible de remplir ses bidons à un robinet public, souvent gratuit.

Produits locaux
Langoustes : de toutes tailles (bien que pêche et vente soient interdites si la longueur du céphalothorax est inférieure à 8 cm).
Crabes (cangrejos) : énormes, mais très savoureux.
Poissons : taille et abondance variables selon les lieux, la saison et les conditions de mer qui peuvent empêcher les pêcheurs d'aller au large dans leurs frêles embarcations.
72KFruits et légumes : noix de coco (pipas), bananes-dessert (guineos ou bananos), bananes-plantains (masi, plátanos), citrons (limones), avocats (avocates), mangues (mangos), ananas (piñas), plus ou moins abondants selon la saison, et divers autres fruits et légumes (pifas, guanabas ou switi, ignames ou yampi, fruits de l'arbre à pain, yucca...).
Pain : excellents petits pains fuselés (madu).

Produits importés
66KLes denrées alimentaires de base viennent de Colombie, via les caboteurs (canoas) qui sillonnent l'archipel : farine de blé (harina de trigo), riz (arroz), sucre (azúcar), sel (sal), ainsi que les pommes de terre (papas), oignons (cebollas), ail (ajo), carottes (zanahorias), tomates, poivrons (piperones). En les achetant directement à la "canoa", on peut faire de substantielles économies !
Pratiquement pas d'élevage, donc aucune viande, mais certaines boutiques (tiendas) équipées de frigos à gaz vendent des poulets (pollos) congelés. Dans certains villages, on voit quelques poules (et, du mouillage, on entend leurs coqs ;-) mais les oeufs (huevos) viennent le plus souvent de Panamá.
Les denrées plus luxueuses (chocolat, lait en poudre...) viennent de Panamá par avion.
On trouve parfois du café cueilli, torréfié et moulu localement (par ex. à Ticantikí), sinon il vient de Colombie.
Bière, coca-cola et sodas sont encore rares, mais plus pour longtemps...

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Idées de cadeaux aux Kuna

Pour les plus démunis, prévoyez :
– sucre, lait, céréales, chocolat en poudre,
– serviettes-éponges, épingles de nourrice, talc, poudre à laver, savonnettes,
– crayons, cahiers, stylos-feutre, piles pour lampes-torches,
– hameçons, fil de pêche,
– casquettes, chouchous etc.

Et, pour que votre bateau retrouve sa ligne de flottaison d'antan, débarrassez-le de tout le superflu :
– assiettes, bols, petites cuillères, coussins ou cintres surnuméraires,
– vieux outils, cordages, palmes ou masques,
– revues en Anglais (très demandées !).

Les femmes qui se fatiguent la vue à coudre les mola dans la pénombre de leur hutte, et, la nuit, à la lueur d'une lampe à pétrole bricolée dans une petite bouteille, recherchent avidement des lunettes de lecture – on trouve des modèles en plastique très bon marché à Cartagena et à Panamá.

Par contre, nous refusons de distribuer des bonbons (bastya) en rappelant que c'est mauvais pour les dents – les vieux Kuna qui mâchonnaient de la canne à sucre à longueur de temps pourraient en témoigner ! Et surtout pas d'alcool, notamment le rhum qu'ils supportent fort mal !

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